mardi 20 novembre 2007

ce que j'en pense

j'avais commencé, très en verve comme à mon habitude, un joli petit post sur une nouvelle mode française. mais ma qualité de leadeuse de l'opinion du oueb (je vous le dis entre nous, plus tard, je veux faire Loïc la Meuse dans la vie) fait que je dois vous donner un point de vue élevé, spirituel à la limite du brillant sur les événements qui agitent en ce moment la capitale du monde.
cela ne vous aura pas échappé, c'est la grève.
pour mes amis estrangers: la grève, c'est quand la cégété décide que le Grand Soir c'est très bientôt. souvent ils disent boh tant pis on va plutôt manger des merguez dans du pain industriel en buvant de la bière qui fait roter avant qu'on puisse couper la tête du Président tranquilles, mais quand même, à chaque fois ça fout bien le bordel.
la grève, à chaque fois, ça fait que la ligne 1 du métro marche moins bien mais mieux que le RER B. souvent, les interconnexions à Gare du Nord et à Nanterre préfecture sont suspendues et le Transilien alors là n'en parlons pas. par contre la 14 ça va bien.
les jités appellent ça la prise en otage des usagers. je suis sûre que statistiquement, le mot est plus utilisé pour parler des cadres qui arrivent pas à aller prendre leur rail de coke à la défense que pour Ingrid Bétancourt.
après quand les bourgeois ont bien retenus qu'on les empêche de travailler (alors mais ça c'est terrible hein, entre les 35heures et les grévistes nantis, qu'est-ce qu'on peut empêcher comme monde de travailler en France), ils se révoltent.
et ça donne quoi une révolte de bourgeois ? (non, la révolution française ça a déjà été fait et on voit où ça nous mène)
8500 crétins qui marchent en criant "les gauchos au boulot, les gauchos au boulot".
alors mes chers, pour vous exclusivement, la formule magique du président de la république française par moi à vous révélée. attation, ça va vite.
a- je m'augmente de 200%,
b- mes députés se font allonger leur retraite de 6 à 60 ans après leur mandat,
c- "oulà les cheminots ils gagnent 1500€, ce sont des privilégiés, faut supprimer les régimes spéciaux".
et hop. toute la France dit oui c'est vrai, c'est scandaleux.
voilà, le pays de Momone, de Sartre, de Foucault. le pays qui a créé les droits de l'Homme (et pas la solution finale, rappelons-le, ça flatte toujours les coqs au vin) (et puis les droits de l'Homme c'est un peu comme la vaisselle, le mieux c'est encore d'avoir l'idée et de demander à quelqu'un d'autre de s'en occuper. et on peut toujours râler quand c'est pas fait). voilà le génie français à l'oeuvre. après le rugby, les régimes spéciaux, et personne ne réfléchit.
dans ces conditions, je cesse d'être démocrate. la démocratie c'est quand on laisse la majorité gouverner. mais là la majorité est trop bête.
c'est comme ça que j'ai décidé d'aller voter le blocage vu que je peux décemment pas me ranger du côté des sarkozystes. certes, les jeunes crétins qui bien souvent bloquent les facs ne sont guère plus évolués. entre la peste et le choléra, que voulez-vous...
accessoirement, pendant la grève, il faut savoir que le reste du pays reste ouvert, que les trains qui connectent nos belles régions si chères à Jean-Pierre P., amateur de santons sculptés par des aveugles manchots, ne fonctionnent pas pour mieux relier la Province à Paris.

dimanche 11 novembre 2007

la chaussette, les poules et le communisme

7 novembre,
tous les cours étaient maintenus,
j'étais presque à l'heure,
il faisait presque beau.
tout allait presque pour le mieux en somme.
cheveux aux vents, Arcade Fire etc.

entre les deux bâtiments principaux du campus, il y avait un troupeau de jeunes à l'air fort altermondialistes. ils faisaient du "street marketing" (ou comment emmerder les gens qui ne demandent rien à personne).
pour vous lecteurs aimés, dialogue:

jeune homme agressif:
-tiens, il faut que tu achètes l'Internationaliste, c'est pour fêter les 90 ans de la révolution russe.
chaussette pédagogue:
- tu sais, je vote à gauche mais je ne suis pas sûre qu'on doive fêter la révolution d'octobre.
et là, cet espèce de gros con de communiste de merde s'est mis à me hurler dessus, et je n'exagère pas:
- AH OUAIS TU CROIS QUE TU VOTES A GAUCHE HEIN?!
parce que monsieur a été choqué de mon outrecuidance et quelle bourgeoise je fais à remettre en question le soviétisme. dis donc, je mérite au moins d'être pendue hein.
passons.

sans transition aucune, je tiens à vous annoncer ici mon tout nouveau dernier métier.
après bébé prof d'anglais pour des cadres snobs, bébé journaliste (surtout bébé intervieweuse amie des stars plus ou moins pas très connues), bébé rédactrice en chève, potiche d'accueil. après des propositions alléchantes, j'ai pu exercer pendant quelques jours le métier de traductrice littéraire en littérature jeunesse.
ahah! j'ai en effet eu l'immense chance de pouvoir traduire un petit texte, entre le poème et le conte, pour une copine de l'amoureuse. eh bien allez-y, vous, à traduire vers l'anglais des jeux de mots avec des poules qui font des cocottes en papier. hein et les enfants américains de 7 ou 8 ans connaissent-ils la poule au pot?
je me suis aussi rendu compte au cours de mon séjour à Vilnius de ce que j'avais besoin d'une carte professionnelle à donner quand je rencontre quelqu'un.
j'ai besoin de vos suggestions... je mets quoi après mes nom et prénom?

vendredi 2 novembre 2007

ça fait du bien de le l/dire

Car la leçon de ces histoires est simple et à la portée de tous. Politiquement parlant, elle est que, dans des conditions de terreur, la plupart des gens s'inclineront, mais que certains ne s'inclineront pas ; de même, la leçon que nous donnent les pays où l'on a envisagé la Solution finale, est que "cela a pu arriver" dans la plupart d'entre eux, mais que cela n'est pas arrivé partout. Humainement parlant, il n'en faut pas plus, et l'on ne peut raisonnablement pas en demander plus, pour que cette planète reste habitable pour l'humanité.

Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem