jeudi 30 août 2007

chaussette aigrie

j'ai des tas de choses désopilantes à raconter, tellement que je sais pas par où commencer.
en ce moment je suis aigrie. vu que j'ai fait la raisonnable à Paris tout l'été, travaillant pour aller en Bosnie après et que je peux pas y aller à cause de ma rentrée qui a lieu le 24 septembre et qu'on me prévient trop tôt pour que je puisse prendre mon pied à écrire une jolie lettre de démission. j'allais lancer un concours sur la chaussette et envoyer la lettre gagnante. eh ben j'ai pas le temps à cause de la durée de préavis telle que définie dans les conventions collectives.
by the way: ayé, je suis prise en master et passe définitivement du clan des langues abstraites aux langues appliquées, traîtresse que je suis. ça veut dire qu'au lieu de faire de la littérature, de la civilisation et des sciences du langage, je vais faire un peu de marketing, du codage informatique, des stages professionnels. je passe de l'ennui qui mène à rien à l'ennui qui mène à un beau salaire. on vieillit.
ainsi, j'ai passé tout l'été à Paris où il a plu en moyenne une fois par jour, je suis un peu aigrie. contre le monde entier. que voulez-vous, on vieillit... enfin ça me servira de leçon et je ferai plus jamais rien d'adulte, parce qu'on n'est jamais récompensé de son sérieux. elles doivent être déçues, toutes les filles qui font des enfants de se rendre compte que non, pas d'amour éternel d'un être tout entier à elles dévoué en retour. parce que je me dis moi je me suis investie quoi, même pas 3 mois à mi-temps alors qu'elles...
j'ai perdu un morceau de dent hier matin et j'ai peur de me taper une couronne.
tant que j'y suis en personnes âgées, Momone fait le bilan dans Tout compte fait. je m'ennuie. heureusement qu'elle meurt bientôt, j'aurais pas lu ses mémoires jusqu'à ses 120 ans à ce rythme.
mais sinon, pour ne pas écrire que des choses sinistres...
Aurore dite gouttière de sadam et moi avons commandé nos capes. yaura des photos de la chaussette capée, si vous êtes sages et commentez assiduement.
quoi d'autre?
ya eu la fois où j'ai retrouvé une culotte à moi à côté de mon sac au boulot alors que je portais toujours la mienne. pas moyen de savoir comment elle était arrivée là et du coup ça m'a occupée un moment. d'autant que si je me suis promenée avec ce charmant morceau de tissu type slip pour mami accroché à mon sac dans le métro, j'ai dû en surprendre plus d'un. sans parler des tordus à qui ça a pu plaire.
hier, j'ai franchi une nouvelle étape de la glande rémunérée de manière fort peu attractive, une étape que tous ceux qui travaillent sur un ordinateur connecté à internet connaissent... j'ai msn-é au bureau. bon j'avais éteint les enceintes, quand même.

...

J'ai vu Björk à Rock en Seine. je commence à ne plus avoir beaucoup d'artistes que je rêve absolument d'aller voir sur scène. vivants. les beatles, ça va pas être facile. vu que je vais voir Lisa Gerrard avec Sysy en novembre. vu que j'ai vu Loreena à Montréal, et Jane Birkin, Tori 3 fois, Jorane. vu qu'Arcade Fire c'était dément, ... bref donc le concert de Björk et tous les journaux sont dythirambiques. alors oui Björk était belle et son nom de famille est rigolo. pour montrer qu'il a potassé le sujet, le journaliste parisien se croit obligé de donner dans l'exotisme du patronyme de la demoiselle. passons. oui, Björk a une voix absolument dingue. d'ailleurs je remarque que personne ne mentionne que lors des 2-3 premières chansons on entendait à peine la chanteuse. Oui oui oui, triple oui, elle est folle, elle a une énergie démente et personne ne parle non plus des tics nerveux qui l'ont agitée au début du concert, que c'était un peu flippant si comme moi on a à coeur la bonne santé de l'art. et oui, elle était encore habillée comme un sac. doré pour l'occasion. voilà, je suis d'accord, c'était énorme.
n'empêche.
c'est terrible.
de quels concerts vais-je bien pouvoir rêver? hein??? il me reste quoi à faire avant de mourir?


voir Istanbul?

vendredi 24 août 2007

24 août 2006

ce matin je me suis arrachée au lit pour aller gagner le sushi quotidien et c'était pas un jour comme les autres. différent parce que la date est significative, et qu'il n'y en a peu, des dates qui ramènent en arrière.
il y a un an, jour pour jour comme on dit quand on veut grandiloquer, et même heure pour heure, j'étais à l'aéroport de Lyon et j'attendais de savoir si j'avais peur de l'avion.
j'allais voler pour la première fois et traverser l'Atlantique pour aller passer un an, au moins, à Montréal.
il y a un an, j'avais cru réaliser en me réveillant dans la voiture de mon père, découvrant l'aéroport, que les mois de darwinisme universitaire et immigratoire (la sélection par la résistance aux formulaires) allaient se concrétiser, se conclure par une longue promenade sur Sainte Catherine. j'avais cru prendre pleinement conscience de la réalité tangible du voyage.
il y a an, une heure et quelques minutes, au décollage, constatant que non je n'avais pas peur et même que c'était plutôt agréable, je pensais comprendre.
J'ai cru réaliser, presque quotidiennement, marchant dans Montréal, prenant le métro, à l'écoute des québécois, des canadiens, des américains, j'ai cru réaliser que j'y étais. j'avais parfois des bouffées de Montréal qui m'envahissaient, et là joie d'y être. le sentiment d'être emportée, de me laisser emporter, par l'énergie de la ville. la conscience pleine de l'expérience qui se déroule, et l'envie d'en être, à chaque instant.
il y a un an, je ne connaissais pas l'hiver. je voulais sortir de ma langue, penser à l'extérieur de moi.
il y a un an, je savais que tout allait changer.
je ne connaissais pas les rues aux maisons qui commencent en 15 000.
je n'avais jamais vu New York.
je savais que je ne vivrais pas en France.
depuis quelques mois, je sais souvent que je ne suis pas au Canada, au Québec. à Montréal.
je sentais souvent que je commençais à m'y sentir chez moi.
et puis il a fallu partir.
je rêve encore en anglais.

dimanche 12 août 2007

Rockett, le canap' à roulettes

Parties chercher de la nourriture bio dans les poubelles du magasin bobobio du coin et fort déçues de ne pouvoir y accèder, nous (Marielle, Delphine, l'amoureuse et moi) fîmes tout de même une bien jolie trouvaille sur le chemin du retour.
en effet, rue de la roquette, nous avons trouvé un gros canapé de luxe qui avait été licencié par ses propriétaires précédent. tout ça à cause de quelques petites taches grises. c'est fort ingrat. par goût de la justice et pour lutter contre les préjugés qui veulent qu'un canapé devrait être immaculé (et surtout parce qu'on n'avait nulle part où se vautrer chez Auguste, lits exceptés, et qu'à part Sophie Calle, les gens n'invitent pas des gens dans leur lit directement), nous avons recueilli Rockett. nous l'avons menée jusqu'à la rue Auguste Laurent grâce à ses roulettes fort design, comme l'ensemble de la chose, rolls royce du canapé. c'est là que les ennuis ont commencé parce que bon 3 étages sans ascenseur avec un gros canapé de bourge qui pèse bien son poids (quand on y réfléchit, la plupart des expressions sont bien stupides), c'est pas évident. et ce malgré la présence virile et forte d'Eric, venu en renfort après sa journée d'exploitation pour un sous-traitant de la sncf.
photos à l'appui prise par Delphine qui était déjà en haut et se marrait bien.


Cool Slideshows!

mais depuis que Rockett est entrée ici, la vie est plus belle et plus pleine de vautrages non-productifs

mardi 7 août 2007

Le comissariat de Fontenay

- Allô mademoiselle, le comissariat de Fontenay à l'appareil
- ...
intérieur de tête - tout de même c'est pratique un blog, on peut faire des tas de choses. et donc là je vous montre mon intérieur de tête à ce moment.
choix 1: Bordel de merde, Chouchou a déjà tué un gamin. je me préparais à lui trouver des circonstances atténuantes, à parler de la photo d'elle enfant, séquestrée dans un placard, qui orne sa porte. je me voyais déjà expliquer les terribles humiliations qu'elle a subies à ce gentil officier pour réduire sa peine. j'étais prête à aller témoigner.
choix 2: Ils savent que j'ai toujours pas appelé EDF et l'eau pour leur dire qu'on habitait là. je me préparais déjà à dire qu'Aurore m'avait promis de le faire et qu'elle ne l'a pas fait.
choix 3: C'est ma collègue qui les a appelés parce que je la martyrise par cahier de liaison interposé. j'y reviendrai lors d'un post sur elle, à la rentrée, parce qu'il y a trop à dire pour que je gâche ce potentiel en bloguant pendant l'été, période où l'ensemble de mon lectorat me délaisse. comme une vieille chaussette. uhuh.
quoiqu'il en soit, prends ton air le plus décontracté sinon il va croire que tu as des choses à cacher.
- Ouiii, que puis-je faire pour vous?
bravo, potiche d'accueil, un métier qui dégouline sur votre quotidien.
- Est-ce que vous avez vu un chien de type piteuboule ou amérikanstaff dans votre immeuble?
Et là je fais un petit apparté tout de même pour signaler l'efficacité de l'ensemble du bazar depuis que Nicolas Police a été élu. ah ben bien. ménant les policiers cherchent les maîtres des chiens. est-ce que bientôt ils m'aideront à trouver mes clefs ou bien il faut vraiment attendre que les effectifs dépassent la population civile? et ma carte orange à 53,10€?
moi par tradition je ne collabore pas avec la police. ça date de l'époque où je travaillais dans un charmant hôtel lyonnais. l'un d'eux avait sorti sa plaque de police, façon FBI, quand je m'étais levée pour le saluer, avant de me demander si des femmes à "l'air roumain" logeait là. moi, j'allais pas balancer mes copines les putes, parce que franchement c'étaient les clientes les plus sympas. yen a une qui me payait des coups, parce qu'elle avait visiblement un peu pitié de moi qui étais plus pauvre qu'elle. elle m'expliquait qu'on lui avait brûlé son camion et c'est tout de même plus agréable que les VRP qui viennent tirer leur maîtresse dans un hôtel minable. tout ceci avec des airs romantiques quand ils payent en liquide pour que la mère de leurs enfants ne remarque pas que tous les vendredi soirs ya pas du tout réunion.
bref, je lui ai dit que non ça me disait rien, que le seul chien que j'avais vu c'était un bouledogue français et qu'elle n'avait rien à voir avec un gros méchant pite, la pauvre.
Depuis qu'Auguste a le téléphone, c'est un vrai standard, entre Alice (accent chinois) qui m'appelle pour me dire qu'internet remarche et Alice (accent maghrébin) qui m'appelle pour me demander si internet fonctionne, je vous dis pas, je passe mon temps à courir vers l'appareil.
mais j'avais décidé de bloguer parce que figurez-vous qu'il s'en passe des choses pendant toutes les heures où je ne suis pas au boulot.
Marielle l'allemande, de passage d'une semaine à Paris, s'est fait vomir dessus dans le métro.

jeudi 2 août 2007

Je blogue au boulot

Eh oui, c'est comme ça, je fais des trucs de rebelles depuis que je suis en CDI hors de la fatale période de préavis. mes chers, j'ai dépassé la fatidique date et désormais si j'arrête de travailler, ce sera par le seul fait de ma volonté propre. plus de licenciement. ou alors yaura des indemnités.

bref

hôtesse d'accueil, c'est pas un métier très compliqué. il suffit de faire du café en arrivant le matin et de sourire aux clients en ayant l'air aussi décérébrée que possible.

sauf qu'en ce moment, il n'y a pas de client.

cependant, les choses étant magnifiquement bien prévues dans l'entreprise où je sévis, il y a tout de même une hôtesse d'accueil pour accueillir rien du tout, lui proposer du café et le faire asseoir à côté des revues. tout allait bien à l'époque où j'avais encore du Momone à lire à volonté, je me vautrais dans le féminisme. ah, c'était le bon temps, l'insouciance. mais à force de trajets de métro et d'heures chômées au travail, eh bien il ne me reste plus qu'un tome de Momone, et je l'économise.

du coup, ayant donné dans les queer studies et tenant à assumer mon statut de lesbienne intello, j'ai acheté La folie en tête de Violette Leduc. laissez-moi vous dire que je m'ennuie beaucoup plusse. du coup quand j'arrive au travail après mes 35 minutes de métro, je n'ai pas tellement envie de rouvrir Violette à qui je n'ai donné aucun surnom affectueux apprenant qu'elle avait écrit une lettre d'amour à Momone qui lui a répondu que hého t'as vu ta tête, je suis au dessus d'un tel laideron moi. et d'abord je suis amoureuse de Sartre.

du coup, si je me fie à mes nombreuses 5 ou 6 expériences, je peux vous le dire, à vous qui aimez mes vérités et croyez en ma bonne foi : le travail, c'est une légende urbaine. pour faire peur aux petits enfants et afin d'entretenir un semblant d'ordre social, de patriarcat. une chimère bourgeoise et à force de faire comme si c'était vrai, tout le monde y croit. c'est un peu comme dieu. on en vient à prendre très au sérieux cette histoire de gagner sa vie et de faire l'indépendant. et comme on y a ajouté une question d'honneur, plus personne n'ose dire que c'est une blague. eh bien moi, courageuse chaussette, je le crie haut et fort. d'abord, le travail c'est de la blague et ensuite, j'aime pas ça.

en bref, je m'emmerde, et c'est ce qui m'emmène à bloguer sur mon lieu de travail, comme strictement défendu dans la convention des hôtesses d'accueil que j'ai doctement signée et paraphée. d'autant qu'il se passe des tas de trucs en ce moment.

par exemple, hier j'ai perdu ma carte orange. celle du mois d'août, sinon celle de juillet ça serait pas rigolo, d'ailleurs elle est dans mon porte-feuille, elle. joie, et elle m'avait coûté 53,10€ et j'ai dû en racheter une parce que finir le mois sans transports en commun, du 1 au 31, ça fait long.

ce qui m'amène à une grande découverte conjointement faite par Pierre et moi: le mois de juillet ET le mois d'août ont 31 jours. alors qu'ils se suivent. c'est pour ça que le truc de savoir le nombre de jours dans le mois avec les bosses de doigts ça marchait pas avec moi, que je savais pas si ça venait de mes mains, de mon cerveau ou du calendrier. eh ben maintenant je sais que mes mains sont normales et que le calendrier a toujours été comme ça ce qui fait que j'en déduis que le problème vient d'ailleurs.

Auguste, notre bel appartement, fait maintenant le café, le thé. il sèche le linge et joue de la musique. un jour prochain, il fera des glaçons. bientôt, un poste avec les photos prises au jour le jour, du campement au début de chambre. (ci-contre, une photo d'Auguste Laurent, grand homme de sciences qui a donné son nom à ma rue et à l'appartement.)