mercredi 27 juin 2007

ceci n'est pas un post

alors que j'attends le coursier qui doit me remettre en mains propres l'album de Kerenn An que j'interviewe ce vendredi (oui maintenant je suis une vraie journaliste d'influence vous voyez. Finis, les petits articles sur les bizarreries sémantiques, je donne dans la star, le glamour, les paillettes.)
alors que je me demande où trouver des algues pour faire des makis pour en finir avec cette envie de japoniaiseries qui me torture.
alors que j'ai trouvé un boulot d'hôtesse d'accueil généreusement payé au smig. pas de tickets resto, pas de 13ème mois.
bref, je me décide à bloguer. j'ai encore cette naïveté de croire que des lecteurs un peu partout éparpillés s'intéressent à mon piètre petit quotidien.
sachez donc, mes chers, que:
- J'ai croisé Judith Bernard vers le canal Saint Martin. je suis sûre que c'était elle parce qu'elle a dit dans un de ses postes qu'elle allait y faire du footing. ensuite, elle était avec un monsieur qui poussait une poussette (savez-vous que j'avais d'abord écrit poubelle?) et ça colle parfaitement à son histoire personnelle que vous connaitriez si vous étiez fans du bigbangblog. d'ailleurs, allez un peu signer la pétition pour sauver la liberté de critique dans notre beau pays. j'avais des tas de trucs à lui dire mais pour éviter de me ridiculiser, j'ai préféré la laisser passer.
- J'ai chanté la javanaise avec Jane Birkin, à capella, et toute une salle très émue.
- J'ai vu le lever de soleil sur le Pont Neuf alors qu'Eric dormait sur le banc derrière moi.
PS: message personnel :
(75) PARIS 12e 3 pièces
De Particulier à Particulier (annonce nouvelle du 04 juillet)

Métro porte de Charenton proche bois de vincennes.Appt 42m² Au 3e, chauffage gaz, double vitrage, cuisine équipée, séjour, 2 chambres, salle de bains, wc séparés, refait à neuf. Libre au 1er juillet. Visite le jeudi. 910 €/mois charges comprises. 06.31.23.04.67

et aussi:

http://paris.kijiji.fr/f-Immobilier-Location-vide-75-Paris-W0QQLocationZ1500101QQCatIdZ32

ASI

jeudi 21 juin 2007

Paris, instants choisis

je commence à rassembler des brouillons de vagues idées pour faire une belle chaussette neuve à la rentrée. j'ai demandé des conseils à l'ours. il ne répond pas.
Maintenant que je commence à me prendre pour une vraie parisienne, je peux vous parler de la plus belle ville du monde de l'intérieur. (j'ai même plusieurs adresses de restaurants de sushis à volonté les zamis dés que j'ai de l'argent je sais où me faire exploser le ventre en oméga 3... si ça tente quelqu'un...)
Paris, c'est avant tout des heures de métro, d'odeurs de sueur, de marche dans des boyaux pas très nets qui sentent fort la pisse, des cafés aux serveurs pas aimables où il faut boire du café puisqu'il coûte déjà 2€ (je me souviens d'une fois où Pierre m'avait invitée à boire un verre et avait été drôl'ment surpris en constatant que porter notre choix sur la boisson marron capitaliste allait lui faire débourser 4€80 par provincial).
mais Paris, c'est aussi: une vie culturelle bouillonante à laquelle un budget étudiant ne permet pas d'accèder, des gens en Vui*ton, les gays branchouilles du Marais (ah mais qu'il me manque le Village, avec ses punks, ses camés, ses dealers et ses trans- en tous genres), des gens stressés qui semblent croire que reporter leur énervement sur d'innocentes chaussettes les soulagera.
Pire, ya des français partout, des autocollants Front National Jeunesse, des versaillaises et des 4X4.
tous ceux qui y ont mis le pied confirmeront. je parle des vrais gens qui y ont mis le pied. je suis persuadée que par exemple Edouard Balladur n'a pas du tout la même vision des choses vu qu'il a attendu la campagne de 95 pour mettre le gloître dans le métro.
bref.
mais la ville sait parfois se montrer poétique et légère, en dehors des promenades avec l'amoureuse qui ne veut jamais aller voir la Seine au milieu de la nuit.
la semaine dernière, j'étais au lit avec ma Momone qui en ce moment s'inquiète pour son JP parti à la guerre mais quand même un peu planqué vu qu'il était au service météo. si vous voulez des anecdotes tordantes sur la jeunesse de Sartre, je deviens experte. j'avais lancé Roger en lecture aléatoire, ça me détend et puis ça fait des surprises. des fois il fait des transitions magnifiques. par exemple récemment il a enchaîné Souljacker de Eels et Pluto de Björk. oh yeah.


d'autres fois, il me fait des blagues et passe de Loreena Mc Kennitt à Klaus Nomi.
et donc Roger avait décidé de me jouer un peu de Bach. tout était ainsi très spirituel, très fin, très Simone de Beauvoir lue à Port Royal en buvant un thé à la bergamote en somme. en plein milieu du morceau, le voisin de droite a commencé à faire beaucoup de bien à la jeune personne de sexe féminin qu'il avait auparavant nourrie (toujours se méfier de l'hétéro qui cuisine). un petit mètre séparant nos fenêtres, j'entendais vraiment bien et préciserai simplement qu'elle avait l'air très épanouie. ou alors elle est excellent actrice et c'est une autre histoire. et du coup moi j'ai bien ri en pensant à tout ce que je pouvais lancer qui viendrait les perturber.

ça me fait penser que je voulais mettre une de ses chansons en sonnerie de portable. sauras-tu deviner laquelle?

mais finalement je les ai laissés tranquille. même pas applaudi à la fin.

hier soir, dans le RER, alors que j'allais me faire nourrir chez Eric qui comptait tester sur moi un plat indien ("j'ai regardé plusieurs fois un pote le faire, je dois bien en être capable" m'a dit celui pour qui cuisiner se limite habituellement à mettre de la mayonnaise dans une boîte de thon. n'empêche, c'était très réussi), il y avait une orchydée posée sur le rebord intérieur de la fenêtre crasse. c'était presque émouvant. quelqu'un l'avait laissée là et depuis elle tentait tant bien que mal de rattraper les choix contestables de la ratp en matière d'aménagement intérieur des rames. je l'ai prise en photo et l'ai reposée, des fois qu'unE autre rêveuse ou eur prenne le temps de la remarquer.

lundi 18 juin 2007

La chaussette et le spleen de Paris

je travaille toujours un peu pour un grand journal européen sous la houlette d'une chève autoritaire. du coup, paf, déformation "professionnelle", je peux pas m'empêcher de caser des jeux de mots un peu pourris ou des références pas claires qui montrent pas toujours très bien que t'as vu moi j'ai fait L et un peu de prépa ouais ouais, de la culture, hm.
Sinon, je dois trouver des idées de nouvelles formes de contestation pour un dossier. si vous avez des idées, les commentaires sont ouverts. j'ai déjà les manifs de droite, merci.

Bref, aujourd'hui, le théorème de l'ennui.
prenez une chaussette qui s'ennuie déjà de son amoureuse fraîchement vers le Sud repartie et qui postule virtuellement pour des boulots d'hôtesse d'accueil parce qu'elle a bien compris qu'elle était plusse faite pour glander derrière un bureau avec un bon bouquin que pour être prophète de Dieu
(voir poste précèdent, bande de mauvais fans).
Prenez un Copain qui s'ennuie au boulot et traîne sur des sites rigolos. plus ou moins rigolos.
Prenez aussi une photo de la chaussette qu'elle a prise pour ses CVs. réaction d'Eric: Oh elle est belle cette photo. (quelques secondes de discours plus tard) on dirait pas toi. dois-je en conclure que je suis moche???

Résultats. les photos sont des simulations de moi ...


... vieille
... noire
... par modigliani
... si j'avais été un mec
... en personnage de manga
... en chimpanzée
... par botticcelli
... en "asiatique de l'Ouest"
... et de l'Est

samedi 9 juin 2007

Travailler plus pour gagner moins

Mon nouveau slogan.
admirez, avec pareille phrase, je dois pouvoir devenir Présidente de la République frrrançaise. ne riez pas, tout est possible en France de nos jours.

Oui mes chers compatriotes, françaisEs, auvergnatEs, étrangerEs de toutes sortes et toutes origines, expatriéEs sous peu repatriéEs. de force ou pas. Mes cherEs amiEs, cheveluEs de tous poils, oursEs, parisiennEs, clermontoisEs, cournoniaisEs et drummondvilloisEs. AmiEs de gauche à plus à gauche encore, gens qui passez par là de droite, centristes (il faut de tout pour faire un blog), buveuses et eurs de coca sans bulle, amatrices et teurs du picon-bière, future punkette à chien,
cherEs égaréEs lectrices et teurs régulierEs ou pas de lachaussette ici et ailleurs,

j'ai pris une décision grave ce jeudi, au téléphone avec Dieu. par amour de la pauvreté, par goût de la provocation, par défi par moi et à moi seule lancé, pour le plaisir d'imaginer sa tête et aussi parce qu'enseigner l'anglais "langue des dominants" (c'était écrit dans la Bible mais je n'ai malheureusement pas eu le temps de recopier les meilleurs passages) aux cadres supérieurs de notre nation décadente travestie en l'une d'eux commençait à me rendre irritable, parce que j'en avais fait une poussée d'eczéma (le stress a sur moi des répercussions étranges), parce que 3heures de transport par jour, ça me semblait trop. surtout, parce que Dieu me courait sur le haricot, qu'elle voulait que je sois tout le temps disponible et que je réponde instantanément à ses emails autoritaires, et alors qu'elle me tendait téléphoniquement des perches pour que je lui demande de me laisser une dernière chance, alors que je me retenais de glousser depuis le début de la conversation puisque l'instant était grave, tout de même, c'était mon premier licenciement et qu'il ne faut pas se moquer de Dieu qui est dans la merde parce qu'il lui manque des prophètes pour aller disperser la bonne parole grammaticale. alors même que Dieu, disais-je, attendait de ma part une preuve d'engagement, d'enthousiasme, de soumission hiérarchique en un mot, je l'ai coupée. "je ne vais pas vous faire perdre votre temps plus longtemps".
voilà mes chers, j'ai donc fait l'improbable choix d'être plus sarkozyste que Nicolas, me préparant un magnifique avenir d'enquêtrice téléphonique. ouais.

mardi 5 juin 2007

Je ne suis pas parisienne



Néanmoins, je fais des efforts pour faire comme si et me fondre à la faune locale. mon déguisement de cadre aide mais ça prend du temps, ces choses-là. et puis on ne passe pas de Montréal à Cournon à Paris sans se sentir désorientée.
je commence à mémoriser le plan du métro, à connaitre les lignes, à savoir où elles se croisent. ce matin j'ai même pu expliquer à une dame comment savoir où s'arrêtait le RER. hein, si c'est pas beau. certes, j'avais dû demander, assez piteuse, à une autre dame une dizaine de minutes auparavant. j'ai tout de même réussi à avoir l'air très sûre de moi, très snobe. elle a failli s'excuser. ahhhh, les joies du parisianisme. et pis ya plein de CRS dans les transports en commun, ya pas à dire, on se sent BIEN à Paris.
when you're in Paris
I mean the real one
nous a chanté Tori. je pense qu'elle n'est jamais descendue dans le real métro.
il me reste quelques réflexes de néo-américaine du Nord. par exemple, j'ai envie de dire "il faut prendre la ligne 1 direction ouest". eh non! pas à Paris... dans la plus belle ville du monde dont on omet de dire qu'elle sent souvent les toilettes à la turque, pour aller quelque part, il faut connaitre les extrémités de la ligne de métro. c'est absolument pas logique, inutile et ça peut prêter à confusion (par exemple la ligne 4 va de la porte de clignancourt à la porte d'orléans. si ça c'est pas fait pour perdre les gauchistes qui lisent des livres dans le métro...)
je pirate actuellement la connexion d'un des voisins. enfin s'il ne veut pas qu'on se serve de son réseau, il n'a qu'à le protéger. merde, on est à Paris, la jungle urbaine, c'est pas pour les chiens. néanmoins, marcais a souvent des pannes (si je peux me permettre), je ne traine donc pas beaucoup sur msn.
en outre, il se passe des tas de trucs dans ma vie. par exemple, j'ai découvert que j'avais une nouvelle dent qui poussait. au fond à gauche.
...
sur ce, je vous laisse avec un petit jeu.

Plusieurs noms d'écrivains se sont glissés sur l'interphone de l'immeuble de l'amoureuse. Sauras-tu les retrouver?