vendredi 24 août 2007

24 août 2006

ce matin je me suis arrachée au lit pour aller gagner le sushi quotidien et c'était pas un jour comme les autres. différent parce que la date est significative, et qu'il n'y en a peu, des dates qui ramènent en arrière.
il y a un an, jour pour jour comme on dit quand on veut grandiloquer, et même heure pour heure, j'étais à l'aéroport de Lyon et j'attendais de savoir si j'avais peur de l'avion.
j'allais voler pour la première fois et traverser l'Atlantique pour aller passer un an, au moins, à Montréal.
il y a un an, j'avais cru réaliser en me réveillant dans la voiture de mon père, découvrant l'aéroport, que les mois de darwinisme universitaire et immigratoire (la sélection par la résistance aux formulaires) allaient se concrétiser, se conclure par une longue promenade sur Sainte Catherine. j'avais cru prendre pleinement conscience de la réalité tangible du voyage.
il y a an, une heure et quelques minutes, au décollage, constatant que non je n'avais pas peur et même que c'était plutôt agréable, je pensais comprendre.
J'ai cru réaliser, presque quotidiennement, marchant dans Montréal, prenant le métro, à l'écoute des québécois, des canadiens, des américains, j'ai cru réaliser que j'y étais. j'avais parfois des bouffées de Montréal qui m'envahissaient, et là joie d'y être. le sentiment d'être emportée, de me laisser emporter, par l'énergie de la ville. la conscience pleine de l'expérience qui se déroule, et l'envie d'en être, à chaque instant.
il y a un an, je ne connaissais pas l'hiver. je voulais sortir de ma langue, penser à l'extérieur de moi.
il y a un an, je savais que tout allait changer.
je ne connaissais pas les rues aux maisons qui commencent en 15 000.
je n'avais jamais vu New York.
je savais que je ne vivrais pas en France.
depuis quelques mois, je sais souvent que je ne suis pas au Canada, au Québec. à Montréal.
je sentais souvent que je commençais à m'y sentir chez moi.
et puis il a fallu partir.
je rêve encore en anglais.

2 commentaires:

Moukmouk a dit…

il reste encore plein de place pour des filles et des garçons comme toi qui veulent vivre simplement ce qu'ils sont sans contraintes. Nous t'attendons.

Anonyme a dit…

Il y a un an... en ce moment moi aussi je pense à mon état de stress pré-londonien, et je me dis que la pression du festival UMP à côté, c'est de la gnognote. Mais j'suis quand même bien fatiguée...